SUD BRETON

Se souvenir

Photographies du Sud Breton

Extrait de photographies prises entre le 14 et le 20 août 2019

Partir avec Le Ciel
Photographier nos humeurs respectives dans le paysage
Témoigner

Se souvenir du sentier côtier de Groix qui scintille
Des rochers argentés tout au bout; là où il y a beaucoup de vent
Du sable éclatant que je n’ai pu regarder qu’entre mes cils
Des couleurs de l’océan
Du vent de terre dans les feuilles des peupliers blancs

Se souvenir qu’en marchant avec un grand père, qui tentait d’endormir son petit fils en le baladant dans une poussette, j’ai appris que sur l’île il n’y a pas de gaz de ville et que électricité est acheminée par un câble sous marin long de 7 km

Se souvenir de la Torche
Du ciel couché sur le sable
Des oiseaux au spectacle, cloués au sol par la beauté du paysage, silencieux
Se souvenir qu’il fallait pleurer pour accueillir ce paysage
Savourer infiniment l’instant avec chaque sens, pas à pas
Être apaisée comme sous une caresse
Ne faire qu’un ou plutôt faire partie d’un tout

Se souvenir qu’à Concarneau il fallait payer pour voir la ville parce qu’il y avait des bagads dans les rues
Des bagads que l’on entendait sans avoir payé et un espace public demeuré invisible car momentanément privatisé
Être profondément en désaccord avec cette organisation « festiféodale » de ville touristique, de ville close
Se souvenir qu’à la pointe du Raz il faut payer pour garer la voiture et donc d’une certaine manière pour voir le paysage…

Se souvenir de la soirée moules-frittes/Kouign-amann sur l’île Tudy
De la convivialité d’Anne-Marie & Alain
Écouter les histoires qui affluent aux lèvres
Aimer les yeux pleins de rêves réalisés
Être dans l’ancienne conserverie devenue centre de vacances au lendemain de la fin de la seconde guerre
Avoir une chambre avec la baie au pied de la fenêtre
Retrouver quelque chose de l’enfance, quelque chose des colos
Regarder les baigneurs matinaux qui se rendent à l’océan en peignoir
Si vous vous levez tôt vous pourrez les voir, même en hiver

Et puis se souvenir que le hasard des routes vaut tous les GPS