Paysage intestine
27 décembre 2024
Autoportraits dans le train du retour
Photographies prises avec un téléphone
Peu retouchées
Brutes
A propos
Paysage intestine
Décembre 2024
Retour à l’ouest.
A chaque fois le voyage en train me crée un espace du dedans/dehors.
Je quitte et emporte des émotions, des souvenirs à digérer.
Le silence et le paysage qui défile, aident à en déposer sur le chemin.
Six heures de voyage au devant dont une heure d’observation en gare de Lyon.
Cinq heures pour tenter de recharger ce qui a été vidé.
Il m’en faudra beaucoup plus.
Le ciel est sombre; le paysage, triste.
Parfaite adéquation.
J’en suis là.
En écho, ce poème de Baudelaire :
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »
Spleen IV – Les fleurs du mal.
D’autres photographies se trouvent dans les galeries Travaux personnels et Actualités.
Vous pouvez également me suivre via Facebook Ingrid Borelli Photographe.